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La zone de Brestivan à Theix-Noyalo.

La Zac de Brestivan, prévoyant la construction de 1 000 logements sur des zones naturelles de Theix-Noyalo (56), ne se fera pas. Le tribunal administratif de Rennes a annulé l’arrêté préfectoral qui donnait le feu vert à ce projet, suivant le recours de l’association des Amis des chemins de ronde.

Les 40 hectares d’espaces naturels, de zones humides, d’espaces boisés et de pâturages de Brestivan, sur la commune de Theix-Noyalo, resteront l’habitat du bruant jaune, de la fauvette grise ou de la linotte mélodieuse. Ils n’accueilleront pas les 1 000 logements prévus par l’ancienne municipalité de Theix-Noyalo, qui souhaitait transformer ces espaces en écoquartier, via la création d’une Zone d’aménagement concertée (Zac). Le tribunal administratif a répondu positivement au recours déposé par l’association des Amis des chemins de ronde et de sa présidente, Marie-Armelle Échard.

« Le dynamisme d’une commune ne se mesure pas au nombre d’hectares urbanisés, ni au nombre de permis de construire délivrés », réagit l’association dans un communiqué. « Notre territoire, gravement fragilisé par une intense pression démographique, doit en finir avec les projets surdimensionnés et ne permettre que des projets adaptés à sa capacité d’accueil, tendant vers l’objectif de zéro artificialisation des sols fixé par la loi Biodiversité de Nicolas Hulot en 2016. »

Le tribunal administratif a rappelé, dans sa décision, que le site abritait « 58 espèces d’oiseaux, dont 42 sont des oiseaux protégés au niveau national », plusieurs étant menacés ou en déclin, mais aussi « une dizaine d’espèces de mammifères ».

Selon les Amis des chemins de ronde, « aucun intérêt supérieur ne pouvait justifier une telle atteinte à la biodiversité. Les prétendus besoins en logements invoqués par la commune et le préfet ne sont pas confirmés par le récent schéma de cohérence territoriale (Scot) du Golfe du Morbihan - Vannes Agglomération dont le rapport de présentation souligne, au contraire, que la construction neuve a envahi le territoire depuis le début des années 2000, au point de dépasser les besoins et que le taux de vacance des logements récents serait ainsi de l’ordre de 32 %. Le même Scot se fixe d’ailleurs comme objectif de « réduire la consommation d’espace et l’artificialisation des sols ». Enfin, il est souligné que le projet ne contribue pas à atteindre l’objectif de 20 % de logements locatifs sociaux imposé aux communes par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain).

Source : Le Télégramme du 20 Juillet 2020